Projet d’étiquetage des matériaux d’éco-design et de construction

Les matériaux utilisés pour la construction et les produits de décoration sont connus pour émettre des composés organiques volatiles (COV). Ceux-ci contribuent à un certain degré, à la pollution de l’air intérieur d’une habitation et ont des impacts sur la santé des habitants. Effectivement, des produits chimiques se retrouvent dans les peintures, les enduits, les revêtements muraux et le plancher, les meubles et autres objets de décoration utilisant des matériaux émissifs. Fin octobre 2009, l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) a sorti un protocole identifiant près de 165 COV susceptibles de polluer l’air intérieur.

Cette liste de composés permet de qualifier et de quantifier les émissions par matériau. En d’autres termes, on pourra savoir pour chaque matériau quels sont les composés émis et quelle est l’intensité de l’émission (faible ou forte). Avec ce protocole, L’Afsset désire encourager les fabricants à adopter un système d’étiquetage de produits mentionnant ces caractéristiques. Ce type de label apporterait des informations supplémentaires aux acheteurs pour s’orienter vers des articles toujours plus écologiques et éthiques. Un tel système existe déjà en Allemagne, au Japon ou en Suède. Ce travail de l’agence va dans le sens de la législation française qui projette de rendre cet étiquetage obligatoire en 2012. Par ailleurs l’Afsset envisage d’étendre ce protocole pour les produits de consommation (encens, désodorisants et autres produits d’entretien) et les articles d’ameublements.

Les tendances éco–design

Le milieu de l’éco-design intègre la valeur du respect de l’environnement. Ces dernières années ont vu l’apparition de labels éthiques et la mise en place de commerce équitable. D’un côté, les fabricants affirment leur position de sociétés responsables avec ces labels. D’un autre côté, l’idée de concilier l’élégance et l’utilité dans les articles de décoration plaît aux consommateurs. Alors, les designers se sont lancés dans la conception écologique en choisissant des matériaux naturels et recyclables comme le bois, le papier carton ou le métal dans leurs créations. Nous observons deux principales tendances éco-design : le slow design et le « recup » design.

La première, le slow design, prend le temps de contempler la nature et d’inspirer le bien-être. Elle opte souvent pour un design minimaliste mais élégant. La seconde se focalise sur la récupération d’anciens meubles ou d’objets usés pour concevoir de nouvelles créations design. Cela a le mérite de réduire la quantité de déchets et d’économiser sur le budget par rapport à l’achat de matériaux neufs. Beaucoup de marques se sont déjà construites une solide réputation dans le domaine de l’éco-design. Pour ne citer que quelques unes, la société Ekobo maîtrise le maniement du bambou à travers un système de commerce équitable. La société Trendy Tub, elle, s’est spécialisée dans la récupération des barils industriels pour les transformer en meubles ou objets déco.