En quoi consiste l’Ikebana ?

L’ikebana est un art sur la composition florale venu du japon, qui signifie littéralement « la voie des fleurs » ou « l’art de faire vivre les fleurs ». A la différence des arrangements floraux occidentaux, l’ikebana se base surtout sur la forme de représentation des fleurs dans leur contenant. La composition ne se base pas seulement sur la beauté des fleurs et les différentes couleurs mais prend en compte plusieurs facteurs, tels que le matériel utilisé, le style qu’on veut adopter, l’occasion et l’endroit auxquels est destiné la décoration…. Les matériaux utilisés dans les formes peuvent être des fleurs, des feuilles, des herbes, des graines et tout ce qui est fraîchement coupé. Ils peuvent également être des plantes séchées, du verre, du métal, du bois et du plastique tels que l’on en rencontre dans le style d’Ikebana traditionnel.

Comme tout art oriental, l’Ikebana, outre sa destination décorative, a une fonction d’évocation poétique de la beauté naturelle. Les différentes formes qu’on peut rencontrer varient en fonction de l’idée qu’on veut lui attribuer, ou seulement en relation avec la destination finale de la décoration. Durant ses 500 années d’évolution, les styles d’Ikebana comprennent des styles contemporains et des styles traditionnels. En l’occurrence, le style Rikka est un style traditionnel composé d’un élément central de base autour duquel s’émergent d’autres éléments formés de branches disposées en asymétrie. Le style Chabana privilégie plutôt la simplicité en utilisant qu’une ou deux fleurs disposées dans un petit récipient. Parmi les styles contemporains, on peut distinguer le shakei et le moribana plus spécialement destinés à la décoration qu’à l’évocation philosophique.

Comment réaliser son Ikebana ?

La réalisation d’un Ikebana requiert quelques techniques de base. Il faut avant tout penser à préserver le plus longtemps possible la fraîcheur des plantes utilisées. On peut entre autres brûler, bouillir ou écraser la base des tiges ou encore utiliser des produits chimiques. La méthode la plus simple est le mizugiri qui consiste à couper les tiges dans l’eau avant son utilisation immédiate. Les fleurs et feuilles fanées peuvent être immergées pendant plus de 30 minutes dans l’eau pour leur redonner vitalité et fraîcheur. Les types d’Ikebana les plus pratiqués sont le moribana et le nageire. Le moribana est réalisé dans un support peu profond avec des pointes (kenzan), et le nageire dans un autre en hauteur à l’instar des vases qu’on peut rencontrer quotidiennement.

Si on choisit de réaliser un moribana, on a recours au kenzan (support à pointes) pour fixer les plantes. On applique une coupe horizontale sur la tige de la fleur pour l’implanter sur les pointes. Pour les branches épaisses, couper la tige en diagonale puis la fendre verticalement à la base, l’implanter en position verticale sur les pointes. Incliner ensuite la tige du côté voulu. Une pièce courte est attachée à la base des matériaux fins comme les herbes avant leur pose sur le kenzan. Si on veut réaliser un nageire, les tiges sont directement posées à l’intérieur du support ou en utilisant un tuteur. On distingue ainsi ce qu’on appelle l’oridome (pliage de la tige et pose directe à l’intérieur du support), le kiridome (tige coupée est directement placée contre le paroi), le yoko-waridome et le tate-waridome (attache de la tige avec un tuteur). Le dernier point à prendre en compte est le choix du support (vase, bol, assiette, bambou, gourdes…). On doit toujours penser qu’il fait partie intégrante de l’esthétique de la décoration qu’on veut réaliser.